Bon, il m'est nécessaire, devant le flot d'à priori ambiants, de rétablir une juste et franche contre-erreur. Mes dessins ne sont pas mes enfants.

Certes en suis-je l'auteur, mais je ne saurais m'en attribuer la paternité physique, j'ai toujours abhorré les usines de pâte à papier et je ne me suis jamais vu travailler, même au poste envié (surtout par les subalternes) de contre-maître chez Canson, Bic ou Stabilo.

Certes, à leur manière, mes dessins sont-ils bruyants, mais remarquez que si vous ne lisez pas à très haute voix au beau milieu de la nuit leurs paroles souvent éructées par des personnages sans âge, vous ne risquez de perturber votre environnement que très relativement.

Certes ont-ils quelque chose de moi, je ne peux sans doute pas le nier, surtout le petit dernier, mais au fond, et avec la prétention qui sied si bien à l'artiste, n'ont-ils pas aussi quelque chose de vous et même de toi là-bas.

Enfin, certes si les originaux, nettoyés gracieusement par Photoshop, comportent sans doute un peu de mon A.D.N., il est également fort probable que le papier, non moins original, qui m'a aidé tantôt à sortir dignement et sans effluves des W.C., n'en ait pas moins retenu -la traçabilité des eaux usagées serait assurément plus éloquente que moi sur le sujet....

Alors, si un sentimentalisme de bon ton s'abandonne encore à ce genre d'amalgame un peu familier et radicalement familiale, je lui tourne le dos avec la désinvolture que papa m'a si généreusement légué et qui, je ne l'ai su que plus tard, n'a jamais eu le "souci", ou le plan, ou le prototype, enfin, en un ou deux mot(s), le dess(e)in de me concevoir. Et peut-être tarde-t-il tout simplement encore à réaliser....

Voici donc...